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Ahmed Al-Falahi

Traduction de Marouazi Maryam

Traduire est un défi, cabalistiques sont certains poèmes, et rendre en langue étrangère l’esprit d’une culture est œuvre difficile.
Traduire c’est aussi trahir, trahir le texte source pour mieux  le dire.

 

Ô nuit !
Quand bien même l’astre de ma mère serait sur terre,
Quand je demeure éveillé jusqu’au matin,
Ce n’est point un caprice
J’ai tenté mille contes pour un soupçon de lumière
Et j’ai échoué.
J’ai éprouvé mille violons,
Et point de mélodie,
Ô nuit !
Et soudain, toutes celles que j’ai aimées
Se sont mariées,
Ou elles m’ont trahi,
J’étais exclusivement
Cet homme qui éveillait leur désir,
Ô nuit !
La mort, inlassablement,
Happe ceux que j’aime de trop
J’ai aimé ma mère,
La nuit l’a fauchée !
J’ai aimé mon cadet,
La nuit l’a fauché !
Cependant
La mort manque toutes mes femmes !
Depuis ma tendre enfance,
J’ai aimé une nuée de filles,
Qui ne m’aimaient guère,
A l’école, j’ai aimé les filles brillantes
J’ai aimé la fille des voisins,
J’ai aimé des jeunes mariées,
Attrayantes elles sont, la nuit de leurs noces !
Dans mes rêves je dessinais mille et un contes,
Je descends de la somptueuse voiture,
Je marche, j’improvise des poèmes,
Qu’elles esquissent un sourire,
Que mon charme agisse ,
Et terrasse le souvenir,
De leurs insipides époux !
Ô rêves de mon enfance !
Je dessinais un arc en ciel dans les nuages,
Eveillé, j’étais malheureux,
Personne ne m’aime, exceptée ma mère
J’ai commis des délits d’histoires,
et nul ne m’aimait .
Personne !
J’ai filé le ciel,
et nulle envie, je n’ai eu, de m’envoler.
Ô nuit !
Ma mère pourchassait une chimère,
Aux cous des vieilles filles,
Elle accrochait l’amulette que j’étais,
Dans l’espoir qu’elles se marient.
J’étais une amulette,
Qu’elle plaçait dans la paume des marchands,
Dans l’espoir qu’ils écoulent leurs pacotilles,
Ô nuit !
La femme qui me fit humer,
Le cœur du jasmin m’a anéanti.
Ô nuit !
Ma mère psalmodiant mon nom,
empoigne ton désir,
Et moi qui ne me fie qu’à l’eau,
Il est probable que ma soif soit,
Plus intense que le chagrin de la mer,
Plus brûlante que le sable ardent !
Traduit par Maryam Marouazi
février 2016
يا ليل
أنا حين أبقى إلى الصباح دونما نوم
ليس ترفاً حتى وإن كانت نجمة أمّي في الأرض
جربت ألف حكاية للنور ولم افلح
جربت الف ربابة ولا نغم
يا ليل
كل اللواتي احببت تزوجن فجأة
أو خنني
أنا فاتح للشهية فقط
يا ليل
كلما أحببت شخصا اكثر من اللازم فتح الموت فاهه أكثر
أحببت امي
فخطفها
أحببت أخي الاصغر خطفه
لكن مع نسائي لا يفعل
أحببت العشرات منذ طفولتي
من طرف واحد بالطبع
في المدرسة أحببت الذكيات
أحببت ابنة الجيران
أحببت المتزوجات حديثا
لأنهن أجمل ليلة الزفاف
كنت أرسم الف حكاية في الحلم
أترجل عن سيارة فارهة كي يبتسمن لي
ويجدنني اكثر جاذبية من ازواجهن
يا لأحلام الطفولة
أخط قوس قزح في الغيم
وعندما أعود أجدني حزينا
لا أحد يحبني إلا أمي
اقترفت الأحاجي
ولا أحد
استبقت السماء
ولا غواية للطيران
يا ليل
أمي كانت واهمة بقدراتي
كانت تضعني تميمة بصدور العوانس كي يتزوجن
في كف الباعة لتروج بضاعتهم
يا ليل
المرأة التي ادخلتني في لب الياسمين
أردتني قتيلا
يا ليل
أمي تهتف باسمي
لا تترك غيك
وأنا لا أثق إلا بالماء
ربما عطشي أكبر من حزن البحر
وخط الصحراء
أحمد الفلاحي شاعر يمني
Ahmad Al-Falahi est un poéte du Yémen
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